Alexia Fiasco & Nilton Mascarenhas /// Histoire du Cap-Vert et de sa Diaspora

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Le Cap Vert est quelque peu présent dans l’imaginaire anticolonial francophone par l’intermédiaire des écrits d’Amílcar Cabral (dont la mère était Guinéenne et le père Capverdien), mais l’imaginaire politique du pays-archipel aux dix iles et de sa grande diaspora demeure trop peu connu de beaucoup d’entre nous en France. Cette conversation avec la photographe Alexia Fiasco et le militant Nilton Mascarenhas permet d’y remédier quelque peu. Pour les lectrices.eurs anglophone, elle peut etre acccompagnée par l’article de Flávio Zenun Almada and Sónia Vaz Borges à propos de la diaspora capverdienne de la région de Lisbonne dans The Funambulist 43 (sept-oct 2022) Diasporas.

Nilton Mascarenhas est un militant panafricaniste. Il est né au Cap-Vert, a grandi dans la banlieue de Lisbonne et vit en France depuis 2013. Il est titulaire d’une licence en anthropologie et d’un master en relations interculturelles. Il a travaillé sur son mémoire de maîtrise, le thème de l’insertion des demandeurs d’asile et réfugiés à Paris à travers les pratiques artistiques. Il est actuellement travailleur social dans un réseau d’associations d’aide aux victimes d’infractions à Paris. 

Née en 1990, Alexia Fiasco a grandit en Seine-Saint-Denis et a fait des études de photographie à la Ostkreuzschule Für Fotografie de Berlin en 2013. Depuis toujours engagée sur des questions de justice sociale et convaincue de l’importance que l’accès à la culture peut avoir sur les personnes les plus précaire, elle est actuellement coordinatrice du projet «Fauvettes», un projet socio-culturel dans une cité de la ville de Pierrefitte-Sur-Seine (93). Ce même engagement influence, entre autres, sa pratique vidéo-photographique et c’est donc entre la photographie documentaire et la photographie d’art, que se développe son travail. Animée par l’envie de recréer des archives post-coloniales, elle explore les thèmes du déni et de la dualité mais surtout l’importance du pouvoir des représentations des diasporas post-coloniales. C’est aussi dans cette logique qu’elle a co-fondé le collectif Filles de Blédards, collectif d’artistes en tous genre qui crée des espaces d’expositions, de réflexions, de discussions et de célébrations autour des questions de l’immigration et de ses représentations.

Travail photographique d’Alexia Fiasco au Cap-Vert ///

Alexia Fiasco Funambulist 4
«ANNA, MA GRAND- MÈRE, FEMME-MONTAGNE ,1948.» Eleane et Nelida, Île de Santiago, Cap-Vert, 2018. Anna a eu six enfants de trois hommes différents et n’a vécu avec aucun d’eux. Chose assez courante au Cap-Vert,elle ne s’est jamais mariée.
Alexia Fiasco Funambulist 6
«ANNA, MA GRAND-MERE, FEMME SOLITAIRE, 1956.» Collage, Ribeira Grande, Île de Santo Antao & Nelida, Île de Santiago, Cap-Vert, 2018. Les capverdiennes ne quittent presque jamais leur île, elles vivent souvent sans hommes, entre femmes et font gure d’autorité.
Alexia Fiasco Funambulist 5
«GINA, MA TANTE, FEMME PLEUREUSE, 1986.» Nelida et la route de Serra Malagueta, Île de Santiago, Cap Vert, 2018.Filles de l’une des autres «co-épouse» de Manuel, à dix ans, elle est la première à savoir que mon père s’apprête à partir pour l’Europe. Elle me dit avoir pleuré des jours entiers et être restée sans nouvelles pendant plusieurs années. À 20ans, elle ira retrouver son frère.
Alexia Fiasco Funambulist 2
Alicia, Praia, Cap-Vert, 2022.
Alexia Fiasco Funambulist 1
Alex, Engenho, Santiago, Cap-Vert, 2022
Alexia Fiasco Funambulist 3
Fransisca, Pahla Carga, Île de Santiago, Cap-Vert, 2022.